Le dumping des honoraires : et si l’on portait notre regard beaucoup plus loin ?

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Nombre d’entre nous pointent du doigt les mauvais élèves : tel confrère « a répondu à 5% ! », tel autre « a baissé la culotte !». Mais attentez un peu ! Est-ce un choix pour certains ? N’est-ce pas plutôt le signe d’un geste désespéré pour les architectes déjà en place ou d’une stratégie de démarrage pour les jeunes ? Bien que l’on ne puisse écarter l’hypothèse que quelques architectes ni jeunes, ni en difficulté font du mal à la profession, nous restons convaincus qu’il s’agit d’une faible minorité pour laquelle il est possible d’expliquer leur geste grâce à une des excellentes chansons de Brassens…

Qui s’amuse à casser les prix lors d’un concours anonyme ? Personne ! Et pourquoi ? Parce que le prix n’est pas un critère ! L’enveloppe le contenant est ouverte une fois le lauréat prononcé !

Certains régimes continuent à condamner à mort des êtres humains. D’autres estiment en revanche que ce n’est pas si simple, que l’être humain a droit à plus d’attention. Comment juger une femme battue ou un enfant abusé qui agissent par le mal en retour ?

La seule solution semble d’agir à la source pour empêcher que des événements de ce type ne se produisent ! Vous direz comparaison exagérée, nous dirons qu’elle a le mérite d’être claire !

Que faire pour éviter qu’un confrère ne franchisse les frontières d’une rémunération décente ?

D’une part, il y a les erreurs de jeunesse. D’ailleurs, s’agit-il d’erreurs ou de « pas le choix » pour démarrer à son compte. Dans le temps, les parrainages étaient de mise. Les jeunes architectes, associés à des architectes confirmés lors de concours, disposaient d’une belle opportunité pour démarrer leur carrière. Cela ne se pratique plus ! Comment s’y retrouver alors si, jeune architecte avec quelques années d’expériences, on souhaite s’installer car motivé, pris par cette envie forte de faire ses propres projets, ses réalisations ?

On cherche la première référence, on répond à un MAPA et on fait un bas prix surtout s’il pèse pour 60% dans l’offre. On ne va pas se mentir, entre travailler à son compte ou en agence (où les salaires sont rarement mirobolants) on aimerait tous être indépendants tôt ou tard.

Puis, il y a ceux qui, par manque de commande, par perte de références récentes, par peur de ne plus y arriver, « cassent les prix ». Imaginez-vous faire ce métier depuis 20 ans, avoir des enfants à charge, et vous retrouvez sans rien ou presque. Ça arrive, beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. Personne n’est à l’abri d’un passage à vide. Que faire alors ? Se pendre ?

Nous réfléchissons à la création d’un fond de solidarité entre architectes régi par l’Ordre. C’est sans doute notre engagement le plus délicat, sensible et difficile à mettre en œuvre. Cependant, nous restons confiants, car il faut essayer de préserver la dignité de chacun d’entre nous. Alors nous cogitons. Les fonds peuvent être récoltés de diverses manières, des prêts à taux 0 avec l’Ordre comme garant peuvent voir le jour.

Nous avons des pistes qui émergent. Il faut prendre le temps de vérifier leur compatibilité avec les statuts de l’institution ordinale, les aspects juridiques étant toujours prépondérants. Mais nous restons convaincus que cela peut se faire si une volonté collective en décide ainsi et que c’est dans l’intérêt de nous tous !

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