L’architecture peut-elle prendre une forme féminine ou bien virile ?
Être architecte. Oh ! et puis, être femme, ou homme…
Comment perçoit-on une commande, un programme, comment mon genre influe sur ma lecture, ma projection du projet ?
Un programme apparait comme un propos universel sans influence de genre. Mais l’est-il ? Il y a de nombreux livres écrits par des hommes qui endosse le personnage féminin ou bien l’inverse.
Certains disent que nous avons 4 sexes : celui avec lequel on vient au monde, celui qu’on s’octroie, celui qui nous est désigné par l’entourage et celui qu’on fantasme avoir… et avec ça il faudrait que l’on fasse la parité… et si l’on parlait plutôt de modernité (et non de progrès) et d’universel (et non d’uniformité). Que l’on soit femme ou homme, est-ce important ?
Et même, s’il y a une différentiation apparente, est-ce que cela suffit pour dire qu’il y a une architecture de femme et une d’architecture d’homme ? Si déjà il y a de l’architecture, celle qui convoque les émotions et suscite le plaisir, on est comblé ! Qu’elle soit faite par une femme qui se sait femme physiquement, qui se fantasme comme femme, qui est vue par la société comme une femme ou l’inverse, quelle importance ?
Peut-être que cette dichotomie, et tout ce qu’elle engendre, est bien plus le fruit d’une société qui organise tout dans des process qui finissent par supprimer tout sujet et toute personne. En polissant toutes les pensées, on supprime d’une certaine façon la charge véritable de tout message : on amène à ne pas penser, à ne pas proposer ou défendre des idées, à appliquer du « prêt à penser ».
L’acteur François Cluzet disait lors d’une interview à propos de l’amour : « … je cherche que cette femme devienne mon homme et que je devienne sa femme… Quand on fait l’amour les sexes ne sont plus apparents… »
Nous avons envie d’en faire un parallèle :
Les sexes ne sont pas apparents dans l’architecture, l’acte de bâtir est universel !
Un grand nombre de femmes architectes souhaite être traité exactement comme les hommes ornés du même diplôme. Il n’est pas nécessaire de récompenser des femmes avec des prix exclusivement féminins, ni d’organiser des enquêtes sur mesure sur les difficultés de faire carrière dans l’architecture lorsque l’on est femme, mère ou épouse. Ce type de démarche, même s’il a pour origine un objectif louable : mettre en valeur les carrières des femmes, offrir des modèles féminins ou encourager la parité, produit pour nous l’inverse de l’effet souhaité. Il relègue les architectes, ou plutôt les femmes architectes à leur genre !
Les femmes architectes ne sont pas différentes des hommes architectes, il n’est pas nécessaire de leur faire une colonne à part ! Il y a d’autres moyens de laisser la place aux femmes dans ce métier et elles l’ont déjà trouvé, sans prix.
Poursuivons notre exploration. Nous sommes tous architectes !